mercredi 26 septembre 2007

- Mes premiers Championnats de France Paramoteur

CHAMPIONNATS DE FRANCE ULM Paramoteur 2007 en biplace témoignage par Vincent Régnier

…Les Championnats de France, mais je n’ai que 3 vols ?!!

Un petit récit d’un élève pilote qui se retrouve par miracle au-dessus du Gers en paravroom bi-places pour les championnats de France 2007.

Passionné depuis tout petit par tout ce qui vole, je cherchais depuis longtemps un moyen de m’envoyer en l’air sans pour autant passer le permis Concorde. J’ai essayé l’avion, le fameux Cessna, le parachutisme, les préparations militaires de l’aviation légère enfin la totale.

Et puis le grand jour arriva… Ce jour pourtant comme les autres de plein ciel bleu en Bretagne (normal), j’ai vu un truc volant dans le ciel de Sarzeau (56). Une espèce de parapente ou de parachute avec une tondeuse dans le dos !!! et ça vole !!! C’est quoi ce truc, il faut que j’en sache plus…

Après peu de recherche en fait dans la commune, car tout le monde connaît l’extraterrestre, je rencontre l’aérophotographe Christophe Charon dans une de ces expositions photos aériennes. Nous discutons longuement sur son moyen de voler et il m’apprend tout ce que vous savez sur cet aéronef que Jules Verne doit nous envier.

Et oui un jour tu seras mien Oh oui un jour tu seras mien…Je serais pilote de paramoteur. Ma femme est bien sur consternée par cet « avion » mais ne s’étonne pas que cela puisse m’intéresser. Nous sommes en été 2004, je m’informe, me documente, Je lis je pense un bon paquet des bouquins qui parlent du paramoteur et en décembre 2004 je passe en candidat libre l’épreuve théorique d’ULM que j’obtiens avec 3 fautes. Je commence à regarder à droite à gauche pour la formation pratique mais la Bretagne n’est pas riche d’instructeur et je n’ai pas le temps d’aller à perpette pour être formé.

Pendant ces années je reste en contact avec Christophe Charon et un jour il m’informe qu’il est instructeur et qu’il souhaite organiser des formations dans le 56. La vache, ça y est, ça va se faire, nous sommes en été 2006. J’en parle à un copain aussi passionné que moi dans l’aviation mais qui ne s’est pas encore intéressé au paramoteur. Bref fin d’année 2006 nous retenons une semaine de formation complète qui se déroulera en avril 2007.

Le temps passe, et avril arrive. Je vais voler bordel !!! . Quelques semaines avant avril Christophe me contacte et me propose de participer aux Championnats de France 2007. Etonné je n’ai même pas encore volé et je ferais les Championnats de France ?? Je savais que c’était un des moyens le plus simple de voler mais quand même ?! Christophe me ramène sur terre et me propose de participer en bi-places avec lui car sa partenaire s’est décommandée. Notre semaine de formation ensemble pourra servire de test et d’entraînement pour le bi-places. Et bien ça part fort en avril 2007 la formation pilote en mai 2007 les Championnats, c’est ma femme qui va être contente. Bref quand faut y aller, faut y aller…

La semaine de formation a été extraordinaire.

Le lundi, le premier jour, gonflage toute la journée sur la pointe de Penevins à Sarzeau. Le soir Christophe me propose de faire un premier essai en bi-places. Premier décollage raté dans la journée mais le soir nous nous envolons au-dessus de la pointe et de la plage. Mon premier vol en paramoteur !!!. Alex mon collègue élève et ami filme l’événement.

C’est extraordinaire, les pieds dans le vide, le vent dans la gueule, la plage, la mer, un temps superbe. Petite émotion quand même avec une pensée pour ma femme et mes 2 fils…sniff….C’est le paradis. Un peu de radada, coucou aux personnes présentent sur la plage et là c’est le drame… Christophe me dit « Atterrissage d’urgence !!! » Quel déconneur ce Christophe il me fait le coup de la panne pour mon premier vol… je m’aperçois rapidement qu’il n’y a plus de puissance moteur, il cale et la plage se rapproche bizarrement de nos pieds. On se pose avec une extrême douceur. Tiens pour moi un atterrissage d’urgence souvent il faut chercher la boite noire et là c’est nickel.

On se retrouve échoués sur la plage à marrée haute avec des passants qui n’en croient pas leurs yeux. Bref on se fait ramener et le verdict de la panne : piston percé en son centre. Nous appelons la personne qui nous prête le bi-places pour lui annoncer la nouvelle. Le prêteur c’est Michel TOUITOU, oui le Michel TOUITOU qu’on ne présente plus ! Là je me dis attention je connais un mec qui connaît Michel !!!. Christophe commande la pièce et par miracle il l’on en stock.

Après toutes ces émotions de lundi notre formation se poursuit le mardi et le mercredi avec gonflage, essai moteur, course avec moteur et aile… Bref le temps nous permet de faire jusqu’à 10 heures de formation par jour. Et oui en Bretagne. Un vent laminaire nous permet de gonfler dans de superbes conditions. Le mercredi soir, Christophe nous annonce que demain jeudi nous allons à Pontivy sur l’aérodrome ou doit se faire notre lâché et nos premiers vols.

Jeudi matin 9h00 tout le monde est à Pontivy ou le club d’ULM nous accueil très intéressé par le paramoteur. On s’organise, on sort le matos…et là le temps est venu et on entend Christophe dire : « Bon va falloir y aller ». Le moment tant attendu est arrivé. Qui y va le premier : Alex, moi, Alex… « j’y vais dit Alex ». Vite caméscope, appareil photos, jumelles, longue vue, périscope, télescope tout ce qui peut me permettre de le voir et d’immortaliser le moment. Mais les premiers vols ne sont pas toujours simples et avec des conditions médiocres de vent Alex manque ses gonflages et ne parvient pas à décoller. Le mieux dans ces cas là c’est de faire une pause.

Alex me passe le matos pour que je fasse des gonflages, des essais, bref pour qu’il se repose avant un nouvel essai. Christophe me demande m’équiper avec la totale, radio comme pour un vrai décollage. Il me démarre le moteur, comme à l’entraînement, et là je sens bien qu’il va se passer quelque chose. Je suis équipé, mon moteur tourne, Christophe me parle dans la radio, les conditions sont bonnes… Non de Dieu mais c’était le grand jour !

Je gonfle ma voile, elle monte, elle est au-dessus de moi, je me recentre à gauche, j’entends dans le casque « GAZ et COURS ». Je mets les gaz, je cours, Oh la vache, je cours, Oh la vache je ne sens plus le moteur, Oh la vache je cours dans le vide, mes pieds ne touchent plus le sol…. Je décolle, je vole, je vole…

Le vole se déroule parfaitement autour de l’aérodrome. Je comprends ce qu’est un thermique, une dégueulente, enfin je vole. Mais il va falloir se poser et oui c’est comme ça. L’approche se fait dans de bonnes conditions, je coupe le moteur, bras hauts, je ne bouffe pas trop le terrain, 5 m, 2 m, 50 cm, j’enfonce les freins aux fesses et je me pose comme une feuille. Pour ceux qui ne me croient pas j’ai la vidéo et ouais.

J’ai volé seul, on se congratule, on fait des « ouaou » bref c’est l’éclate. Je viens de voler à peine 10 minutes et je pense pouvoir tenir le premier rôle dans le prochain Superman. Je passe toutes les émotions que vous avez tous ressenti et que de toute façon je garde pour moi.

Alex a moins de chance il ne fait son premier vol que le samedi, le dernier jour de notre semaine de formation. Un beau premier vol avec un atterrissage sur les genoux et en plein sur la piste en enrobé de l’aérodrome. Moi le samedi j’en suis à mon 3ème vol solo et 4ème vol avec le bi-places réparé le jeudi.

Notre semaine de formation se termine dans une grande fatigue avec un plein d’émotions fortes et beaucoup de choses à raconter à mes fils.

La semaine de formation juste terminée, nous commençons avec Christophe à préparer les Championnats de France 2007 à Auch dans le Gers. Lui à Paris moi à Rennes les échanges de mails fusent, on se prépare comme on peut à vivre l’inconnu. Les mots qui vont suivre raconte l’histoire d’un élève pilote et de son instructeur aux commandes d’un bi-places dans un Championnat ou la compétition laisse place à des rencontres et à des rapports humains que je ne pensais pas trouver là bas.

Les Championnats se déroulent du dimanche 6 au jeudi 10 mai 2007. Le rdv est pris pour vendredi dans l’après-midi afin de s’installer et de voler un peu le samedi avant les épreuves du dimanche.

Le vendredi :

J’arrive le premier, j’appelle Christophe qui se trouve environ 1 heure derrière moi. Je me positionne sur l’aérodrome avec ma voiture qui me servira de lit pour toute la semaine. 1 heure plus tard arrivée de Christophe et de l’ensemble du matos : paramoteurs, ailes et 500 XT sur la remorque afin d’assurer la logistique. Quelques temps plus tard arrivée de Michel TOUITOU et je ne vais pas tarder à m’apercevoir que le monde du paramoteur français tourne autour de cet homme au cœur gros comme ça.

En effet une fois que Michel stationne son camion, il y a comme un effet d’aimant. Tony MENARD d’Atlantic Paramoteur vient nous rejoindre pour discuter. Le temps dégueulasse nous contraint à nous réfugier dans le camion de Michel. Un peu plus tard c’est Ronan CHOLLOU qui tape à la porte du camion et vient grossir le groupe. Au fil de la première soirée de vendredi, les pilotes arrivent peu à peu et s’installent comme ils peuvent sous la pluie.

Le samedi :

Première nuit un peu fraîche et humide. Au réveil le camping sur l’aérodrome a grandi avec l’arrivée d’un grand nombre de pilote dans la nuit. Tout au long de la journée de samedi les pilotes arrivent et beaucoup se regroupent ou viennent manger autour du camion de Michel TOUITOU. Je crois rêver : les plus grands pilotes français se retrouvent autour de la table de Michel et moi je suis là comme un cheveu sur la soupe. Mathieu ROUANET, Ronan CHOLLOU, Tony MENARD, Ludo MIGNEAUX, Michel CARNET, Pascal BRET, Fredy MALLARD, Stéphane COTELLE, Christophe CHARON et biensur PAPY. J’en oubli mais je pense qu’ils ne m’en voudront pas.

Nous réalisons tout de même un petit vol le samedi matin et nous ne sommes que 3 paramoteurs à se lancer dans une aérologie un peu mouvementée. Petit vol qui met bien en confiance avant le début des épreuves du lendemain.

Le dimanche :

Réveil encore un peu humide, pô chaud dans l’auto !!

La première épreuve du Championnat nous attend. Nous partons très tôt le matin avec armes et bagages pour la ville de Nogaro à environ 60 km ou la première épreuve de navigation doit partir avec un retour sur Auch. Naturellement nous comptons tous sur Michel le bienfaiteur qui nous emmène nous et nos machines dans son camion magique. Passons pour le port de la ceinture à l’arrière ou nous sommes assis sur le confortable lit en bois de Michel. S’il n’était pas là bon nombre de pilote n’aurait aucune logistique !!!

Arrivée à Nogaro, juste à coté du circuit automobile, nous découvrons l’aérodrome qui est un refuge pour planeur.

Nous ne le savons pas encore à notre arrivée mais nous nous préparons à une journée d’attente interminable. Les conditions aérologiques sont un peu fortes et le vent ne va pas cesser de la journée. Nous passons donc la journée à regarder les planeurs s’amuser pendant que nous, surtout moi, je me prends un bon coup de soleil sur le crane qui me donnera un très chouette mal de tête. Bref cette journée nous sert d’échange d’expériences et de récits les plus dingues les uns que les autres. On apprend plein de trucs dans ces journées là. L’ordre de non décollage et de retour est donné en fin de journée et nous retournons comme nous sommes venus à Auch.

Le lundi :

Briefing pilote vers 7h00 non de dieu il se lève tôt dans le Gers. La tête un peu dans le « … » comme tout le monde nous apprenons que nous allons participer enfin à notre première épreuve ce matin : Atterrissage de précision.

Enfin c’est le grand jour. On se prépare, chargement limité pas de carte, ni de gros équipement, c’est un vol en local avec atterro sur l’aérodrome d’Auch.

On décolle et on vient se mettre en attente pour effectuer notre premier essai. C’est super c’est la première fois que je vol avec d’autres paramoteurs juste à coté de nous. J’avoue que la sensation est bizarre mais j’adore ça.

C’est à nous ! Nous commençons notre approche et à environ 100 m sol nous coupons le moteur afin de réaliser notre finale. On engage des petits virages, la cible est en vue, pas mal, on s’approche, on va toucher, il se débrouille bien mon pilote en bi-places, on arrive sur la cible et on pose le pied sur la cible et le cul avec. Merde c’était vraiment bien. Ce n'est pas grave pour un premier essai Christophe a piloté comme un chef. Le 2ème essai nous a valus un très bel atterro mais un peu avant la cible. Les autres bi ne font pas mieux et on se dit qu’on est bien content de ce qu’on à fait.

Petit bémol tout de même, le moteur a fait quelques ratés mais nous pensons que ce n’est rien de grave vu que le piston est tout neuf.

Le soir l’annonce de la 2ème épreuve est faite. Une navigation mini-maxi autour de l’aérodrome d’Auch. Une épreuve pour nous qui nous va bien puisque c’est notre bi-place qui est le plus rapide cette année. Nous partons confiants pour cette épreuve. Décollage pas de problème. Prise d’altitude et au bout d’un certain temps des ratés dans le moteur. Les ratés sont de plus en plus rapprochés et nous obligent à nous poser et donc à ne pas réaliser l’épreuve.

Et merde ça partait bien et voilà que le moteur fait des siennes. Après un peu de recherche, c’était la mousse du filtre à air qui était humide et en vole fournissait de l’air humide au carburateur et donc mauvaise combustion. En effet nous avons volé toute la matinée dans un ciel brumeux et le filtre à air s’est gorgé de flotte. Sans autre solution nous décidons de faire les prochaines épreuves sans filtre à air.

Le mardi :

Le temps a l’air un peu mieux. Briefing pilote et hop nous repartons pour Nogaro pour réaliser l’épreuve de dimanche annulée. Tout le monde dans le camion de Michel et cette fois si ça va le faire, on va la faire cette navigation. En effet nous réalisons notre décollage sans problème mais un peu derrière le peloton. Et là je me rends compte que vu du ciel la navigation c’est un peu le bordel. Je ne sais pas comment font les solos mais lire la carte, sortir la boussole, piloter… bon concentrons-nous.

J’avoue que là je me suis un peu perdu et envoyé Christophe dans des directions plus qu’approximatives. Pendant 1 heure je ne regarde que ma carte et les routes en bas. Et qu’est qui arrive quand on ne regarde pas le paysage quand on est en voiture ? Et oui on est malade. Je n’ai rien vu venir cela ne m’étais jamais arrivé. Je n'ai pas gerbé mais je ne pouvais plus rien faire : des fourmis dans les mains, la tête qui tourne et une impossibilité de réaction. Le pire c’est que j’étais conscient et je n’arrivais pas à répondre aux questions de mon pilote. Christophe devait se dire : « mais c'est pas vrai, manquait plus que ça ». Christophe a volé seul pendant 20 minutes au moins avec un mec devant lui, moi, qui bavait sur sa sellette. La seule chose que je me rappelais sur la carte c’est le château d’eau à coté de l’aérodrome d’Auch. A chaque château d’eau, je dis bien à chaque, je disais à Christophe : « CHATEAU D’EAU » pensant que c’était le dernier avant l’arrivée.

Le calvaire se termina pour Christophe avec une panne moteur, et oui ça nous arrive, au-dessus de terrains plus que vallonnés qui nous a valu un atterro Roch n’Roll mais réalisé à la perfection par Christophe. Nous avons fait une photo à l’atterro et j’ai une tête de déterré. Après la récupe j’ai raconté mes grands exploits à Michel et les autres et Michel m’a rassuré en me disant que j’avais tenu 1 heure à donf dans la carte et que c’était déjà beaucoup. Lui au bout de 10 minutes passager il me dit qu’il est aussi malade. Tout le monde me charrie un peu c’est normal et mon surnom de la journée pourrait-être comme dit Ronan COLLOU : « CHATEAU D’EAU ! ». Cette expérience m’aura été bénéfique pour la suite et aussi pour ma carrière de pilote.

J’avais déjà volé plus d’une heure en petit avion mais jamais le nez concentré dans la carte. Je n’avais jamais été malade en voiture ni en bateau et j’ai compris le bienfait de gérer son stress, son énergie et sa concentration en alternant les actions afin de ne pas se faire avoir par son cerveau. Après cette journée, je passa une très bonne nuit je vous le dis.

Le mercredi :

Briefing pilote très très tôt ce matin. De mémoire je crois que le briefing était à 6h30 ou 6h45. En effet le programme de la journée va être chargé. On va commencer ce matin par une MANIA puis sans se poser, direction une épreuve de navigation avec atterro sur le terrain d’un pilote privé de la région. Après ces 2 épreuves redécollage pour la 3ème épreuve de la journée une ECO-DISTANCE. Et bien y a du TAF.

Nous réalisons notre décollage dans de bonnes conditions. Christophe réalise la meilleure mania des bi-places avec pourtant une vitesse supérieure aux solos étant donné nos 190 kg sous 32 m² !!!. Mania terminée nous nous dirigeons vers la balise de départ de la Nav. Ce sera pour moi ma 2ème Nav et une petite appréhension sur le risque d’être malade une 2ème fois. La Nav se passe plutôt bien avec quelques beaux vols en groupe au-dessus d’un très beau paysage du Gers. Je suis un peu tendu et nous avons quelques coups de gueule avec Christophe sur ma navigation un peu approximative. Ne vous inquiétez pas tout ce passe dans un bon esprit et ces petites péripéties de ma dernière Nav commencent à me servir de leçon. J’ai réellement aimé ce vol car je pu profiter de tous les moments en gérant mieux la carte et ma concentration avec pour objectif de ne pas être malade. Tout c’est bien passé et nous terminons l’épreuve par une petite Mania sur le terrain pour remporter quelques bonus.

L’accueil du propriétaire du terrain a été superbe. Apéro, dégustation de vin de pays, bref tout ce qu’il faut pour voler dans de bonnes conditions. Une petite sieste sera faite par Christophe afin de recharger un peu les batteries avant la dernière épreuve du jour.

Cette dernière épreuve de la journée va nous poser quelques problèmes. Notre décollage n’est pas une chose facile même si en général il se passe bien. Là il va falloir que l’on décolle sur une piste peu large coupée dans un champ de blé avec peu de vent et de travers en plus. Nous réussissons à décoller à la 3ème tentative après avoir laissé partir les autres concurrents afin de profiter de toute la largeur de la piste.

Un très beau vol avec un temps magnifique. On a joué avec les thermiques, survolé des zones très belles et pris un très grand plaisir. Le seul Hic de l’épreuve c’est justement l’épreuve… Nous avons seulement 6 litres d’essence pour rejoindre Auch et nous savions dors et déjà que ça allait être short short. Nous volons maintenant depuis presque 45 minutes je crois et nous voyons l’aérodrome et le fameux château d’eau droit devant nous. Ça va le faire, ça va le faire…et non ça ne le fait pas panne d’essence à quelques kilomètres du but. On se refait un petit atterro d’urgence, nous commençons à avoir l’habitude, au pied du château d’eau qui m’a tant hanté. On attend la récupe au bord d’une route déserte. Soit il n’y a personne, soit les gens nous prennent pour des extraterrestres. On peut dire que le Gers n’est pas une région surpeuplée. La journée se termine sous un soleil magnifique et avec une grande envie d’aller se coucher…

Le jeudi :

Aujourd’hui dernier jour de compétition. Ce matin nous sommes 1er au 2ème du classement bi-place. On a un coup à jouer sur la dernière épreuve. C’est une longue épreuve qui nous attend. Une Navigation Contrat d'1 heure et demi. 1 heure et demi !!!??? Mais avec notre machine on ne peut pas voler aussi longtemps ou alors vent de dos et sans utiliser le moteur. Christophe décide de tenter le tout pour le tout en se transformant en McGiver du paramoteur. En 1 heure avec l’aide d’un jeune pilote, il bricole un réservoir supplémentaire de 2 litres pour pouvoir voler 1 heure et demi sans problème. Pendant ce temps là je vais au débriefing afin de préparer la navigation et d’élaborer notre contrat de route qu’il faut remettre dans une urne avant de partir. Nous nous préparons à décoller. On est chargé d’essence ras la gueule. Et là c’est la poisse, pour le dernier jour pas un pet de vent. Avec notre chargement et notre 32 m² il va falloir cavaler raide ! Notre première tentative se solde par une bonne gamelle.

Pas de panique, on attendra un moment plus propice pour partir. Mais il y a un obstacle de plus, nous ne disposons que d’une fenêtre d’une heure pour décoller. Le temps tourne et le vent lui ne tourne pas, il ne vient pas. Nous essayons tout de même une dernière tentative à la dernière minute. Sous l’œil d’Alain, le directeur de course, avec sa corne de brume prêt à sonner la fermeture de la fenêtre, nous laisse faire notre dernière tentative qui se solde par une plus grosse gamelle que la première. On se relève un peu déçu de ne pas avoir pu partir et on regarde notre cage que nous venons de ruiner. Ruiner est un grand mot mais elle a morflé. L’élise carbone n’est pas cassée et pourtant elle a fait une jolie marque sur la cage. Une des crosses qui permet au passager d’être devant le pilote a cédée au niveau de la soudure. Bref le championnat pour nous s’arrête sur une note un peu basse. Après quelques minutes au commence à ranger un peu le matos et surtout à préparer le matos pour montrer à Michel TOUITOU ce qu’on a fait à sa machine. Michel, fidèle à lui-même, nous dit : « Pfff mais c’est rien ça… ça va vous ? ». Ah je te jure ce Michel.

Et oui cette fois si c’est terminé. On fait une dernière photo pour notre Sponsor ITV et on se remémore l’ensemble de notre semaine. On est un peu fatigué et j’ai envi de retrouver ma petite femme et mes 2 fils qui attendent leur père parti faire ses conneries. Je suis parti de Auch je jeudi midi avec des souvenirs plein la tête. Christophe lui décide de rester une dernière journée afin de ne pas prendre la route trop crevé. Début avril 2007 je n’avais jamais volé en paramoteur et le 10 mai 2007, j’avais déjà fait 3 vols seul, participer aux Championnats de France en bi-place et surtout rencontré des gens formidables. C’est assez rare que j’écrive comme ça mais je souhaitais mettre par écrit cette expérience avant de ne plus me souvenir des détails.

Pascal et Julien vainqueur de la catégorie

Je remercie Michel TOUITOU, Ronan CHOLLOU, Tony MENARD, Ludo MIGNEAUX, Michel CARNET, Pascal BRET, Fredy MALLARD, Stéphane COTELLE, PAPY et biensur Christophe CHARON mon instructeur et ami pilote de m’avoir permis de vivre cette expérience. Expérience qui ne s’arrête pas là car ma formation pilote n’est pas terminée et j’espère bien un jour volé avec tous ces pilotes aux futurs Championnats. D’ailleurs si vous souhaitez venir nous rejoindre en Bretagne et apprendre à voler avec Christophe, je vous donne le lien de son site pour plus de renseignements sur le paramoteur et surtout pour voir les magnifiques clichés de Christophe : http://www.image-air.com/

Toutes ces aventures me confortent dans l’idée de continuer dans le paramoteur et de pouvoir réaliser un de mes grands rêves : Voler.

Ronan CHOLLOU vainqueur monoplace 2007

Mais surtout je remercie Emilie ma femme et mes 2 fils Télio et Costin qui m’attende pendant que je fais mes conneries dans les airs.

Vincent

@ : regnier_vincent@hotmail.com

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